Un percussionniste percutant donne l’uppercut au public de l’institut français de Douala. Hachhh le goût de ça.
Alors que la communauté éducative du Cameroun se scie à la tâche pour le retour sur les bancs des élèves, sur le plan culturel, l’attention est captée sur la rentrée culturelle de l’IFC. A l’agence de Douala, le rideau est levé par la première l’exposition et vernissage « Silence » de l’artiste Justine Gaga.
Et pour reprendre le fil avec les travailleurs outre les bureaucrates, le centre a invité ses abonnés, non abonnés et passionnés du 6e art autour d’un concert « Africa Mundi » .
« Africa Mundi », Parlons-en
Ce vendredi 08 septembre 2023, l’IFC a été témoin d’une agréable soirée marquée par un grandissime spectacle musical baptisé « Africa Mundi » de Ruben Binam. Un projet a travers lequel le célèbre musicien producteur, chef d’orchestre et formateur invite les mélomanes à redécouvrir la diversité et la pétulance de l’héritage africain sous le prisme musical.
Africa Mundi sur une scénographie annonciatrice
Sur une variation des lumières blanche, jaune, bleue, verte et rouge, le public actif et attentif est d’office plongé dans la mixité, la richesse et les tréfonds de « Africa Mundi« . En effet, le fond noir de la salle plante d’emblée le décor qui justifie déjà la profondeur et la pertinence des artistes qui font défilé sur scène.
Africa Mundi et la programmation du spectacle
Il est alors environ 19h 50, lorsque Mr. Ruben Binam Bikoï rejoint le divan avec son orchestre. Ceci, suite au mot de bienvenue du directeur de l’IFC. Cependant, contrairement à ce qui est de la pratique pour cette salle, le spectacle débute avec un retard considérable de 50 minutes.
Alors le premier producteur du groupe X Maleya avant toute chose, s’excuse. Un geste qui témoigne de son humilité. Ensuite, il fait un rétro sur le « Cameroon Focus« . Un événement culturel de l’IFC, qui s’est tenu à Paris, où plusieurs artistes (chanteurs, stylistes, slameurs, artistes visuels…) ont représenté le vert-rouge-jaune à travers de magnifiques œuvres de ce côté de l’occident.
Détachement du koki
Le koki se détache donc et le spectacle prend effectivement corps avec deux titres originaux dont « toujours partir » et « Port Royal ». Interprétation après laquelle Ruben Binam prendra la parole pour remercier ceux qui ont effectué le déplacement pour partager ce moment de communion et de communication avec son équipe et lui.
Un orchestre très jeune
Ce musicien dont la renommée n’est plus à prouver était accompagné sur scène par un orchestre complet composé de jeunes musiciens formés par lui même. Ainsi, à la batterie, il y’avait Israël Bekam, aux percussions Michel Yetna, Mister All au saxophone, à la guitare Registe Njikim Bikoï et bien d’autres à la basse, chœurs et piano (lui même) .
Ceux- ci ont alors présenté un répertoire riche et varié constitué des titres tels que « Village du pêcheur, fête au village, Cameroun panorama, African Cola (la célébration des valeurs africaines), Cap Amériques, Negresses, La nuit… » . Lesquels ont rendu hommage aux 4 ères culturels du Cameroun, à l’Afrique et au monde en général. L’humain et l’humanité étant au centre.
Ces musiques très originales ont installé chez le public répondant, une profondeur émotionnelle à travers des sonorités puisées pour la majorité des rythmes folkloriques du pays et d’Afrique. Et puis, impeccable! L’homme rasta, le saxophoniste sur le bec de son saxophone, a su formater tous esprits malin, adeptes de la musique de buzz et installer chez ceux- ci, la culture de la musique de carrière.
La coloration avec les autres artistes
C’est donc à 19h 47 que le premier groupe produit par le maître d’œuvre X Maleya a fait son entrée sur scène. Celui-ci a aussi tôt mis une ambiance particulière en invitant le public à interagir et à crier aussi fort qu’un tonnerre. Et comme d’habitude, les mélomanes de capitale culturelle du continent camerounais 🤣 (Douala tu ignore quoi?), ont explosé par leur brillance et leur art d’animation.
Et à 20h 29 exactement, c’est au tour de Armand Biyag d’exceller et couper le souffle par sa multidisciplinarité, la magie et le charme de ses mélodies. Waouh.
Tadadannnnn! Il est alors 21h et c’est l’heure de faire la folie dans mon quartier. Alors, dans une ambiance de claquement de mains, d’esquisse de pas de danse, de torsions de corps et de siflements entre autres, la salle est prise de trense par une musique interprétée par Laurine Nzinga.
Une phase jazz rock qui invite toute suite Adango Salicia qui aussi, dans son domaine de prédilection a entrainé le public dans une dimension inhabituelle et incomprise.
Les musiciens sur le plan scénique
Les musiciens, se sont montrés très féroces sur scène. Chacun dans son domaine, a su faire preuve de professionnalisme faisant monter une pression forte tant sur l’expression scénique que sur la performance. Ils ont également occupé leurs espaces de manière forte et sobre à la fois. Dégageant ainsi une certaine énergie. Et sur les 5 micros des 5 choristes, résonnent la voix haut perchée à la variance vibrante du baryton.
Clap de fin. Bien qu’il ne soit pas facile pour le public d’accepter que magnifique moment était arrivé à son terme, C’est finalement à 21h 57 que le spectacle siffle sa fin. Et les musiciens dans leurs costumes afritudes, avant de quitter la scène, crient au grand « Merciiiiiiiiiii magnifique public de Douala » .
Et sincèrement les connaisseurs de Douala ont consommé la musique dans toute sa profondeur, moi- même y compris. Mais je me suis posé et je me pose juste une question « Pourquoi les jeunes artistes ne puissent – ils pas aussi dans nos sonorités folkloriques? »
Olivier Charly/ (+237) 691347589